Les architectes et la construction d’un monde durable
« Les bâtiments et la construction représentent plus de 35 % de la consommation finale d’énergie dans le monde et près de 40 % des émissions de CO2 liées à l’énergie. » – ONU Environnement, Rapport sur la situation mondiale 2017
La juxtaposition entre la construction d’un avenir durable et des bâtiments durables adaptés à l’avenir ne nous échappe certainement pas. En effet, les bâtiments utliseraient 40 % de l’énergie mondiale, et 15 % des réserves d’eau de la planète seraient consommées par les projets résidentiels et le tertiaires.
Pourtant, nous ne pouvons pas renoncer au développement et à l’amélioration de nos lieux de vie et de travail. Nous devons plutôt trouver une solution pour réduire l’impact des structures que nous occupons sur la planète, qu’il s’agisse d’un bâtiment existant ou d’une construction neuve.
Pour les architectes et les acteurs du secteur de la construction au sens large, l’architecture durable n’a rien de nouveau, mais les objectifs de développement durable de l’Union Européenne et les ambitions « Net Zero » ont certainement fait progresser l’urgence et la responsabilité de chacun.
L’un des plus grands défis à relever dès le départ réside dans la quantité de déchets de construction, qui représente 32 % du montant global des déchets, ce que nous ne pouvons tout simplement pas maintenir sur le long terme.
Alors que la taxe sur la mise en décharge augmente, l’une des principales considérations lors de la conception et de la planification devrait porter sur la manière de réduire l’impact pendant la phase de construction, au-delà des matériaux qui forment l’enveloppe du bâtiment.
Le processus d’acheminement des matériaux – et des personnes – sur le site est un énorme défi logistique en soi, surtout lorsque l’on commence à envisager comment réduire l’impact carbone d’un élément aussi nécessaire du projet. Si les véhicules électriques peuvent être utilisés pour les livraisons en bout de chaîne, l’importation de matériaux par voie maritime ou aérienne n’est pas sans conséquences – d’où l’importance de s’approvisionner localement, dans la mesure du possible.
Lorsque l’on pense à la conception d’un bâtiment, il est facile de se concentrer sur l’esthétique, c’est-à-dire sur l’aspect et la qualité de l’espace. Mais la pierre angulaire de l’architecture est la façon dont le bâtiment interagit avec son environnement – à la fois en termes d’utilisateurs et d’espace physique qu’il occupe.
Un bâtiment économe en énergie, qui exploite également les éléments auxquels il est exposé – énergie solaire, lumière et ventilation naturelles, réutilisation de l’eau – devrait être la norme en terme de conception durable, notamment en ce qui concerne la circulation de l’air dans les grands bâtiments commerciaux ou industriels.
Les architectes ont également un rôle important à jouer dans le mode de fonctionnement d’un bâtiment – et, à son tour, le mode de fonctionnement du bâtiment contribue directement à la quantité d’énergie qu’il consomme pour simplement « exister ». Depuis les systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation jusqu’au câblage, à l’éclairage et aux dispositifs motorisés tels que les ascenseurs et les escaliers mécaniques… c’est un vaste ensemble qui déterminera si, à terme, le bâtiment peut fonctionner de manière durable.
Pour finir sur une note d’optimisme, l’architecture durable se concentre sur le gaspillage pendant le processus de construction, mais trouve aussi de nouvelles façons d’utiliser les matériaux – qui autrement seraient retirés du site et mis en décharge – et prend en compte l’ensemble du cycle de vie du bâtiment – de la conception et de la construction à l’utilisation et au démantèlement.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la mise en œuvre d’une architecture durable, qu’il s’agisse de constructions nouvelles ou anciennes, s’accompagne d’avantages environnementaux, économiques et sociaux.
Si vous avez besoin d’un accompagnement pour votre propre projet, consultez nos références en matière d’architecture durable, ici.